trous de mémoire_vidéos
Portrait(s) : des paroles en image(s)
La troisième piste de collaboration était beaucoup moins prévisible et elle s’est véritablement développée au fur et à mesure de l’avancée du projet. Le cœur de cette réflexion est la forme graphique des paroles et l’impact de la réception des variations graphiques voire orthographiques. A l’origine il y a une étude du laboratoire ligérien de linguistique s...ur la transcription des enregistrements sonores. Dans le cadre de ce projet l’accent a été mis sur la diversité des formes graphiques que peut prendre une parole enregistrée. En effet la lecture de transcriptions de paroles spontanées, transcriptions scientifiquement rigoureuses et contenant toutes les marques de l’oral, produit inexorablement un effet de stigmatisation des locuteurs. Cet effet est si puissant qu’il peut aller jusqu’à produire une autocensure des locuteurs « Moi je ne veux pas être enregistré, je parle avec des fautes d’orthographe ».
L’équipe a donc entrepris un travail sur la restitution graphique des enregistrements sonores. Les linguistes se sont appuyés sur les outils et les méthodes utilisés fréquemment dans le domaine des sciences du langage. Chaque enregistrement a été transcrit par un chercheur et analysé à l’aide de logiciels de traitements du signal sonore (Transcriber, Praat, Elan). La matière sonore a ainsi été découpée en « phrases », mots, syllabes, phonèmes et décrite dans ses grandes caractéristiques phono-acoustique (fréquence fondamentale, intensité, intonation, formants etc. )
Cette nouvelle matière, formée d’une description scientifique des paroles et d’une relation temporelle entre cette description et le son lui-même a ensuite été traitée par Guykayser et Gérard Parésys à l’aide du logiciel Processing afin de produire une image visuelle exclusivement pilotée par ces informations.
Le spectre, vertical, en niveau de gris, défile de gauche à droite.
La durée du défilement est égale à la durée du fichier audio.
Les mots qui apparaissent devant/derrière, en suivant l’avancée du spectre viennent de la tiers 3 « Words » de Praat.
La position verticale de ces mots est liée à la courbe Intensity extraite de Praat.
La couleur de ces mots est aussi liée à la courbe Intensity extraite de Praat.
Un effet de « Blur » floute progressivement les gris du spectre et ces mots.
A droite, de bas en haut défile point par point en blanc, la courbe Pitch de Praat.
A droite, superposée a la courbe Pitch, la tiers 2 « syll » en phonétique de Praat s’écrit en bleu clair.
La taille de ces syllabes est proportionnelle au Pitch.
La position de ces syllabes suit la courbe Pitch.
En changeant très peu de chose dans le sketch, on peut changer ces divers constituants de l’affichage.
Cette partie du travail tout a fait inattendue a produit un résultat très prometteur et ouvre de nombreuses perspectives de collaboration ultérieure. C’est en effet une contribution singulière aux travaux sur la visualisation des données. Le travail conjoint d’artistes et d’universitaires se concrétisera par la poursuite d’installations artistiques et de projets culturels mais aussi par la production de conférences et d’articles scientifiques.
Licence
Creative Commons Attribution Non Commercial No Derivatives 4.0 International (CC-BY-NC-ND-4.0)Collection
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nakala:creator | = guykayser | ||
nakala:created | 2011 | ||
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nakala:license | Creative Commons Attribution Non Commercial No Derivatives 4.0 International (CC-BY-NC-ND-4.0) | ||
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Portrait(s) : des paroles en image(s) La troisième piste de collaboration était beaucoup moins prévisible et elle s’est véritablement développée au fur et à mesure de l’avancée du projet. Le cœur de cette réflexion est la forme graphique des paroles et l’impact de la réception des variations graphiques voire orthographiques. A l’origine il y a une étude du laboratoire ligérien de linguistique sur la transcription des enregistrements sonores. Dans le cadre de ce projet l’accent a été mis sur la diversité des formes graphiques que peut prendre une parole enregistrée. En effet la lecture de transcriptions de paroles spontanées, transcriptions scientifiquement rigoureuses et contenant toutes les marques de l’oral, produit inexorablement un effet de stigmatisation des locuteurs. Cet effet est si puissant qu’il peut aller jusqu’à produire une autocensure des locuteurs « Moi je ne veux pas être enregistré, je parle avec des fautes d’orthographe ». L’équipe a donc entrepris un travail sur la restitution graphique des enregistrements sonores. Les linguistes se sont appuyés sur les outils et les méthodes utilisés fréquemment dans le domaine des sciences du langage. Chaque enregistrement a été transcrit par un chercheur et analysé à l’aide de logiciels de traitements du signal sonore (Transcriber, Praat, Elan). La matière sonore a ainsi été découpée en « phrases », mots, syllabes, phonèmes et décrite dans ses grandes caractéristiques phono-acoustique (fréquence fondamentale, intensité, intonation, formants etc. ) Cette nouvelle matière, formée d’une description scientifique des paroles et d’une relation temporelle entre cette description et le son lui-même a ensuite été traitée par Guykayser et Gérard Parésys à l’aide du logiciel Processing afin de produire une image visuelle exclusivement pilotée par ces informations. Le spectre, vertical, en niveau de gris, défile de gauche à droite. La durée du défilement est égale à la durée du fichier audio. Les mots qui apparaissent devant/derrière, en suivant l’avancée du spectre viennent de la tiers 3 « Words » de Praat. La position verticale de ces mots est liée à la courbe Intensity extraite de Praat. La couleur de ces mots est aussi liée à la courbe Intensity extraite de Praat. Un effet de « Blur » floute progressivement les gris du spectre et ces mots. A droite, de bas en haut défile point par point en blanc, la courbe Pitch de Praat. A droite, superposée a la courbe Pitch, la tiers 2 « syll » en phonétique de Praat s’écrit en bleu clair. La taille de ces syllabes est proportionnelle au Pitch. La position de ces syllabes suit la courbe Pitch. En changeant très peu de chose dans le sketch, on peut changer ces divers constituants de l’affichage. Cette partie du travail tout a fait inattendue a produit un résultat très prometteur et ouvre de nombreuses perspectives de collaboration ultérieure. C’est en effet une contribution singulière aux travaux sur la visualisation des données. Le travail conjoint d’artistes et d’universitaires se concrétisera par la poursuite d’installations artistiques et de projets culturels mais aussi par la production de conférences et d’articles scientifiques. |