Sépulture collective de Mas Rouge/Cavalade (Montpellier, France) FR | EN

DOI : 10.34847/nkl.b48d6zn6 Publique https://sepulturecollective-masrouge.nakala.fr
Créée le 19/05/2021
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Notice scientifique

La sépulture collective néolithique (Néolithique final, culture de Ferrières) de Mas Rouge à Montpellier a été découverte dans le cadre d’un ensemble d’opérations d’archéologiques préventives réalisées par l’Inrap sur les tracés de deux grands travaux régionaux. Le secteur géographique concerné est celui du delta du Lez entre Montpellier et Lattes, déjà riche d’un important ...corpus de sites archéologiques explorés au fil de ces trente dernières années. La sépulture se situe dans la proximité immédiate d’un secteur villageois contemporain (site de La Cavalade), dont l’installation est liée à un environnement très favorable à l’agriculture, celui de la plaine littorale très proche des étangs, alimenté par de nombreux cours d’eau et également peu éloigné des ressources de l’arrière-pays calcaire. La sépulture a été utilisée sur plusieurs générations (± 150 ans), il s’agit de la « tombe-cimetière » communautaire. Les vestiges de cette structure funéraire ont été analysés et recueillis au sein d’une grande excavation de plan rectangulaire de 6 m par 4 m et de 1,70 m de profondeur conservée (à l’origine sans doute plus de 2 m). La moitié orientale, au moins, a été initialement sous-cavée laissant en plafond un horizon naturel de grès dense et d’éléments de poudingue. Au regard des aménagements présents dans les phases les plus anciennes de sa fréquentation (sols de terre battue, logettes de calage de grands vases, …), la vocation première est celle d’une grande cave domestique. La destination funéraire intervient dans un second temps à la suite de dégradations importantes du plafond naturel au sein d’une structure complexe qui va alors associer l’excavation réaménagée avec un bâtiment semi-enterré (planchers sur solives et élévations en briques de terre crue modelées ou en bauge), la partie émergée de la tombe prenant alors la configuration d’une petite maison peu élevée avec une toiture légère. Les ossements humains se présentent sous plusieurs formes : dépôts primaires pas, ou peu remaniés, dépôts secondaires (espaces de réduction), avec ou sans stigmates d’altération par le feu. L’organisation interne de la tombe s’effectue sur trois étages et les remaniements d’ossements renvoient à un circuit et à une architecture complexe, impliquant la présence récurrente et importante d’éléments de construction en terre crue, dont la majorité a également subi l’action du feu. À l’ouest surtout, ces éléments sont strictement mélangés aux ossements et témoignent donc de l’effondrement d’élévations en terre intégrées à l’architecture sépulcrale. Ce sont près de 200 défunts, des adultes aussi bien que des enfants de tous âges, qui ont été déposés sur l’un des planchers de ce bâtiment. La fin de son utilisation est marquée par une destruction volontaire par le feu, sans le déplacement des derniers cadavres et squelettes (sans derniers « rangements »). Plusieurs causes peuvent être à l’origine de la condamnation de cette tombe : le départ de la communauté, un changement dans les pratiques funéraires ou un affaiblissement de l’architecture. Le mobilier retrouvé dans la tombe est représentatif de la culture concernée, la relative abondance de la parure concordant bien avec ce qui est connu des pratiques sépulcrales de l’époque. Il faut toutefois insister sur le fait que cette structure complexe, qui allie superstructure architecturée et cavité artificielle réaménagée dans le cadre d’une sépulture durable, d’une « tombe-cimetière », n’a pas vraiment d’équivalent dans le domaine funéraire de cette période. Elle évoque à la fois certains hypogées du Vaucluse et de rares grottes réaménagées languedociennes (qui restent tous deux très mal connus) ainsi que des sépultures en chambre longue du nord (Bassin parisien) qui ont révélé des superstructures en bois s’apparentant à des maisons. En conclusion, si le principe d’organisation funéraire à long terme du sépulcre concorde très bien avec ce qui est connu pour les grandes sépultures collectives du Néolithique final, la déclinaison architecturale rencontrée ici, comme partie intégrante de la reprogrammation funéraire de cette structure collective, fait de Mas Rouge un site unique.

Y. Tchérémissinoff (1,2) et É. Leal (1,3)

1 INRAP
2 UMR 7269, LAMPEA
3 UMR 5140, ASM

en Collective burial of Mas Rouge/Cavalade (Montpellier, France)
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The Neolithic collective burial (Final Neolithic, Ferrières culture) of Mas Rouge at Montpellier (Hérault, France) was discovered in the context of a preventive archaeological operations sequence carried out by Inrap on the routes of two major regional development projects. The geographical area concerned is the Lez delta between Montpellier and Lattes, already rich with a significant corpus of archaeological sites explored over the last thirty years. The burial site is located in the close vicinity of a contemporary village (La Cavalade site), whose installation is linked to an environment very favorable to agriculture, that of the coastal plain very close to the ponds, fed by numerous rivers and not far away from the resources of the limestone hinterland. The burial site was used for several generations (± 150 years) as the community "tomb-cemetery". The remains of this funerary structure were analyzed and collected within a large rectangular excavation measuring 6 m by 4 m and 1.70 m in depth (originally probably more than 2 m). The eastern half part of the structure at least, was initially under-cavated, leaving a natural horizon of dense sandstone and pudding elements. In view of the existing facilities in the earliest phases of its use (earthen floors, logettes for wedging large vases, etc.), the primary purpose is that of a large domestic cellar. The funerary purpose comes later - following significant damage to the natural ceiling - within a complex structure that combines the reorganized excavation with a semi-buried building (floors on joists and elevations in shaped mud bricks or in cob), the emerged part of the tomb then taking on the configuration of a small, low house with a light roof. The human bones appear in several state : primary deposits with little or no alteration, secondary deposits (reduction spaces), with or without the stigma of alteration by fire. The internal organization of the tomb is carried out on three levels and the reworking of bones refers to a circuit and a complex architecture, involving the recurrent and important presence of building elements made of raw earth, the majority of which were also affected by fire. Especially in the west part of the structure, these elements are strictly mixed with the bones and thus attest to the collapse of earthen elevations integrated to the sepulchral architecture. Nearly 200 deceased persons, adults as well as children of all ages, were deposited on one of the floors of the building. The end of its use is marked by a voluntary destruction by fire, without the last corpses and skeletons being removed (without a last "storage"). Several causes may have led to the condemnation of this tomb : the departure of the community, a change in funerary practices or a weakening of the architecture. The furnishings found in the tomb are representative of the culture involved, the relative abundance of ornaments being consistent with what is known about sepulchral practices of the period. However it should be emphasized that this complex structure, which combines an architectural cover and an artificial cavity rearranged as part of a lasting burial, a "tomb-cemetery," has no real equivalent in the funerary field of this period. It refers both to certain hypogea in the Vaucluse and rare rearranged caves in the Languedoc (which are both still very poorly known) as well as long-chamber burials in the north (Paris Basin) which have revealed wooden superstructures similar to those of houses. In conclusion, if the principle of long-term funerary organization of the sepulchre is very much in line with what is known for the large collective burials of the Final Neolithic, the architectural variation encountered here, as part of the funerary reprogramming of this collective structure, makes Mas Rouge a unique site.

Y. Tchérémissinoff (1,2) et É. Leal (1,3)

1 INRAP
2 UMR 7269, LAMPEA
3 UMR 5140, ASM

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